Vendredi 13 novembre, un jour qui ne porte pas bonheur au monde médical libéral, en grève contre le projet de loi de la ministre Marisol Touraine. Les principaux griefs sur ce projet de 57 articles sont les suivants : le tiers payant généralisé et le non-avancement des frais pour les consultations.
La ministre de la Santé, des Affaires Sociales et des Droits des Femmes, Marisol Touraine reste ferme sur ses positions dans le conflit qui l’oppose aux professionnels de santé (spécialistes, généralistes, chirurgiens, bientôt rejoint par infirmiers et dentistes). Certains n’assureront pas leurs consultations, des interventions annulées et reportées. Dans les établissements privés, les urgences sont redirigées vers les hôpitaux publics. Une grève de garde aurait dû s’étendre à ce week-end et un rassemblement était prévu ce lundi devant l’Assemblée Nationale mais les actes terroristes qui ont eut lieu à Paris ont chamboulé le calendrier.
Le projet de loi présenté en septembre 2013 n’avait pas été accueilli favorablement par les syndicats des médecins libéraux. De novembre 2013 à février 2014, plus de 25 000 personnes participaient aux quelques 160 débats en région sur la réflexion de l’orientation de la loi de santé. La ministre présentait finalement son projet le 19 juin 2014. A la question épineuse du tiers payant généralisé, qui faisait craindre une surcharge administrative, la ministre répond en assurant qu’au contraire, ces tâches seront simplifiées. En ce qui concerne les consultations sans frais, les professionnels de la santé bénéficieront d’une garantie de paiement sous sept jours maximum.
En mars 2015 les « blouses blanches » défilaient déjà à Paris pour manifester leur mécontentement. Malgré une mobilisation historique (plus de 20 000 personnes), la loi sera adoptée en première lecture par l’Assemblée Nationale le 14 avril 2015, puis par le sénat le 6 octobre, avant de revenir dans l’hémicycle.
A l’approche du vote définitif du projet de loi (applicable progressivement dès 2016), les professionnels ont d’ors-et-déjà prévu de boycotter la conférence sur la santé donnée par le premier ministre Manuel Valls, le 11 février prochain. Ils préfèrent se rassembler de leur côté pour réfléchir à une « vraie reforme de santé ».