Samedi 9 janvier, plusieurs grandes villes de Pologne ont vu défiler plusieurs dizaines de milliers de manifestants opposés à la nouvelle loi sur les médias publics.
A la fin du mois de décembre 2015, les deux chambres du Parlement polonais ont adopté cette loi d’encadrement des médias publics (télévision et radio). Majoritaire, le parti conservateur du président Andrzej Duda a désormais le contrôle de ces médias dans un souci d’impartialité, d’objectivité et de crédibilité selon sa porte-parole Malgorzata Sadurska.
Ces sociétés de droit commerciales sont en passe de devenir des institutions culturelles « nationales », avec le regard bienveillant du Conseil des médias nationaux. La direction de ces médias publics sera directement nommée par le ministre du trésor. Vendredi, les membres des directions de la radio et télévision publiques ont déjà été remplacés.
Le président Andrzej Duda a signé la mise en application de la loi malgré « l’indignation » de plusieurs organisations telles que Reporters sans frontière, l’Association des journalistes européens et l’Union européenne de radio-télévision.
L’opposition dénonce une nouvelle prise de contrôle après le blocage du Tribunal constitutionnel par les conservateurs au pouvoir, après leur victoire aux élections législatives du mois d’octobre.
Les manifestants défilaient dans les rues des villes polonaises aux cris de « médias libres, Pologne libre ! » et d’autres formules hostiles au gouvernement.
Le 13 janvier, la Commission européenne devrait commencer une étude d’évaluation des risques de « menaces systématiques envers l’Etat de droit ». Ainsi, Varsovie pourrait être placée sous surveillance, a déclaré Günther Oettinger, commissaire européen, à la presse allemande.
SOURCE