C’est Georges Mothron (Les Républicains), son successeur à la tête de la mairie d’Argenteuil (Val-d’Oise) qui a mis le feu aux poudres. Philippe Doucet, député socialiste du Val-d’Oise, est dans le viseur de la justice pour des soupçons d’emplois fictifs et d’irrégularités pour l’attribution de marchés publics.
Philippe Doucet est aujourd’hui un important porte-parole de Manuel Valls au sein de son équipe de campagne. Il a été aussi son porte-parole pendant son mandat de Premier ministre.
C’est en tant que maire (2008-2014) et président de la communauté d’agglomération d’Argenteuil-Bezons (2008-2015) que l’élu socialiste aurait profité de son statut.
En mars 2016, une enquête judiciaire est ouverte. Le juge d’instruction au pôle financier du tribunal de grande instance (TGI) de Paris Serge Tournaire s’intéresse à l’appel d’offre concernant le journal municipal hebdomadaire « l’Argenteuillais ».
C’est la société Les Argonautes qui est en charge de la publication de ce dernier pour la période de mai 2008 à novembre 2009. La note s’élève à 256 000 euros. Le hic : il n’y aurait pas eu de mise en concurrence et la municipalité aurait réglé cette lourde ardoise hors-marché.
Des soupçons d’emplois fictifs pour trois personnes entre 2012 et 2014 sont le second volet de cette affaire. Ces postes de chargés de mission pour la mairie, avec des salaires indus pour un montant de plus de 95 000 euros, auraient permis à Philippe Doucet d’avoir des assistants parlementaires… Un de ces individus est actuellement en poste auprès du Premier ministre Bernard Cazeneuve comme conseiller technique.
Pour finir, il est aussi question de passation de marché d’assainissement pour la communauté d’agglomération d’Argenteuil-Bezons.
L’instruction est en cours et le principal intéressé clame son innocence.
Dans l’hypothèse d’une mise en examen, son immunité parlementaire devra être levée, ce qui laisse un délai supplémentaire à Philippe Doucet pour préparer sa défense.