Jacqueline Sauvage libre

Onze mois après la grâce partielle, c’est encore le chef de l’Etat qui contredit une décision de justice. Cette fois-ci, Jacqueline Sauvage a bénéficié d’une grâce totale de la part de François Hollande.

C’est en octobre 2014 que cette femme a été condamnée pour le meurtre de son mari qui était excessivement violent. Elle a été admise aux urgences plusieurs fois à cause des mauvais traitements que lui faisaient subir son époux. Malgré le témoignage à charge des filles de Jacqueline Sauvage, qui ont aussi été violé par leur père, la mère de famille a écopé d’une peine de dix ans de prison.

En décembre 2015, le procès en appel donne le même résultat, au désarroi des filles de Jacqueline Sauvage. La mobilisation pour la défendre est très forte. La question de la légitime défense n’étant pas envisageable, c’est seulement une décision du président de la République qui peut changer la donne. Ainsi, François Hollande accorde une grâce partielle le 31 janvier 2016.

La demande de libération conditionnelle avait été refusée, même en appel, au motif d’un manque de sentiment de culpabilité de Jacqueline Sauvage. Ces deux rejets ont découragé la famille à se pourvoir en cassation mais une lettre a été envoyée à François Hollande par les filles de l’accusée début décembre 2016.

Dans un communiqué de presse, l’Elysée a fait savoir que Jacqueline Sauvage bénéficie d’une « remise gracieuse du reliquat de sa peine d’emprisonnement » mettant fin « immédiatement à sa détention ».

Cette décision a été prise en concertation avec le ministre de la justice.

Jacqueline Sauvage a été libérée de la prison de Réau (Seine-et-Marne) dans la soirée du mercredi 28 décembre.

Cette décision de François Hollande a été saluée par l’ensemble de la classe politique française ainsi que par de nombreuses associations de défense des femmes victimes de violences conjugales.

Les magistrats ont moins apprécié le véto imposé contre une décision judiciaire établie.

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