Lundi 2 juillet, le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne (Marne) a ordonné une nouvelle expertise médicale du patient Vincent Lambert, devenu tétraplégique en état végétatif à la suite d’un accident en 2008.
Cette nouvelle expertise médicale sera « confiée à un collège de médecins désignés par le président du tribunal », d’après l’ordonnance du tribunal administratif, qui précise que « l’examen du patient s’effectuera hors de la présence des parties », mais qu’elles peuvent être représentées par des médecins, « limités à un praticien pour l’ensemble des requérants et un praticien pour chacun des défenseurs, soit un total maximum de quatre médecins ».
Début avril, le CHU de Reims avait pris la décision collégiale de procéder à l’arrêt des soins apportés au patient mais les parents, un frère et une sœur de Vincent Lambert ont fait plusieurs recours pour contrecarrer cette décision.
Le tribunal administratif avait déjà nommé un collège de trois médecins pour réaliser « le tableau clinique » du patient, mais le 14 juin, ce collège s’est désisté suite aux « critiques diverses » et aux « tentatives de manipulation » à son encontre.
Me Jean Paillot, l’avocat des parents de Vincent Lambert, a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) « c’est une bonne décision, le tribunal confirme que cette mesure d’expertise est nécessaire pour prendre une décision à terme ».
Depuis cinq ans, des proches de Vincent Lambert n’arrivent pas à s’accorder sur le maintien en vie ou l’arrêt de l’hydratation et de l’alimentation artificielles apportées au patient, de multiples décisions et expertises médicales n’ont pas permis de mettre cette famille d’accord.
En 2014, une expertise demandée par le Conseil d’État avait conclu à un pronostique « mauvais » concernant Vincent Lambert, dont les lésions cérébrales ont été jugées « irréversibles ».
En 2015, la Cour européennes des droits de l’Homme avait jugé l’arrêt des soins comme compatible avec le droit à la vie.