Mercredi 31 juillet, Slimane Brahmi, le ministre de la justice algérien, a été limogé par Abdelkader Bensalah, le président par intérim du pays.
D’après le communiqué émis par la présidence d’Algérie, et repris dans les médias nationaux, Slimane Brahmi a été remplacé par le procureur d’Alger, Belkacem Zeghmati.
Aussi bien dans le communiqué en question, que les expertises des spécialistes qui se sont penchés sur cette éviction du gouvernement, la raison de cette décision brutale reste aussi inconnue qu’inattendue.
Selon des experts qui ont été sollicités par l’Agence France-Presse (AFP), cette éviction semble être également en opposition avec la Constitution de l’Algérie.
Alors que le communiqué de la présidence évoque un limogeage réalisé « conformément à la Constitution (…) après consultation du premier ministre Noureddine Bedoui », le quotidien Le Monde souligne le gouvernement en place au moment du départ du président démissionnaire Abdelaziz Bouteflika « ne peut être démis ou remanié jusqu’à l’entrée en fonction du nouveau » président élu.
Or, les élections présidentielles, prévues le 4 juillet dernier, n’ont pas pu avoir lieu, et la période d’intérim du président Abdelkader Bensalah a déjà largement dépassé la durée maximale prévue par la Constitution depuis.
Slimane Brahmi avait été nommé au poste de ministre de la justice le 31 mars par le président Bouteflika.
Cependant, ce dernier a démissionné le 2 avril, après plusieurs semaines de contestation pacifique dans le pays.
Depuis, le gouvernement d’intérim, encouragé par le chef d’état-major des forces armées algériennes, mène plusieurs enquêtes pour corruption qui impliquent des personnalités politiques et des hommes d’affaires.
Ainsi, pas moins de deux ex-premiers ministres, six ex-ministres, une dizaine d’hommes d’affaires, des patrons de sociétés publiques et un ancien directeur général de la police ont tous été placés en détention préventive au cours des dernières semaines.