Jeudi 10 décembre, la cour d’appel de Papeete a condamné Gaston Flosse, l’ex-président de la Polynésie française, pour détournement de fonds publics.
L’ancien édile de la commune de Pirae a écopé d’une peine de deux ans de prison avec sursis assortie d’une amende d’un montant correspondant à environ 83 000 euros, ainsi que de cinq années d’inéligibilité.
La justice lui reprochait d’avoir alimenter en eau son habitation, située à Arue, au frais des administrés de la commune voisine de Pirae.
À l’issue de l’audience, Gaston Flosse a évoqué un jugement « scandaleux », « c’est une affaire montée de toutes pièces contre moi. Cinq ans d’inéligibilité… c’est fou ! ».
Me François Quinquis, l’avocat du prévenu, a sans tarder fait savoir qu’il allait se pourvoir en cassation.
Il a commenté cette décision de la cour d’appel : « il y a matière à s’indigner au regard du fond du dossier et de son ancienneté », « ce sont des faits qui remontent au début des années 1980. C’est quand même extraordinaire, quarante ans après, d’être condamné comme M. Flosse l’a été »,
Pour son avocat, « la prescription s’imposait ».
En outre, Edouard Fritch, à la tête de la commune de Pirae et aussi président de l’ensemble d’iles du Pacifique, a également été condamné dans ce dossier.
La justice lui reprochait de ne pas être intervenu quand il a été élu en tant que maire.
Il a été condamné à payer une amende d’environ 8 300 euros par la cour d’appel.
Son avocat Me Yves Piriou, qui a déclaré ne pas pouvoir « être satisfait » de cette décision, doit voir avec son client pour un éventuel pourvoi en cassation.
Les deux hommes condamnés devront solidairement rembourser le montant des factures d’eau en question, qui s’élève à près de 683 000 euros.
Âgé de 89 ans, Gaston Flosse avait vu son inscription sur les listes électorales refusée dans le cadre des dernières élections municipales de Papeete au motif de son lieu de résidence situé dans une autre commune.
