Mercredi 6 avril, le Parquet national financier (PNF) a annoncé l’ouverture d’une enquête dans le cadre du scandale autour du cabinet de conseil américain McKinsey.
Cette enquête préliminaire a été ouverte au motif de blanchiment aggravé de fraude fiscale.
Depuis le 17 mars, le rapport du Sénat sur les cabinets de conseils est à l’origine du scandale qui a secoué la classe politique.
Dans ce rapport, le Sénat avait révélé que McKinsey n’a pas payé d’impôts sur les sociétés pour la période de 2011 à 2020, alors que le cabinet américain réalise un chiffre d’affaires en France de plusieurs centaines de millions d’euros par an : 329 millions d’euros pour l’année 2020.
Cette absence de paiement a été rendue possible par le biais de méthode d’optimisation fiscale : le « prix de transfert », un mécanisme connu et appliqué pour les grandes sociétés internationales dont le caractère frauduleux ou légal n’est pas clairement établi.
Ce rapport a mis en avant la passivité de l’administration fiscale, qui n’a pas effectué le moindre contrôle fiscal malgré l’absence de paiement de McKinsey.
Cependant, Bruno Le Maire, ministre de l’économie et des finances, a affirmé que « McKinsey paiera tous les impôts qu’il doit à la France rubis sur ongle », précisant que le gouvernement n’a « pas de leçons à recevoir en matière de lutte contre l’optimisation fiscale ».
Le cabinet a déclaré « respecter les règles fiscales françaises », et a payé « 422 millions d’euros d’impôts et de charges sociales ».
Cette affaire, à quelques semaines du premier tour de l’élection présidentielle, n’arrange pas les affaires du candidat Emmanuel Macron, que ses adversaires tiennent pour responsable et fustigent sans retenue pour ce dossier.