Samedi 10 décembre, un porte-parole de la présidence du Parlement européen a annoncé la mise en retrait provisoire de sa vice-présidente Eva Kaili.
Cette décision fait suite à son implication dans un scandale de corruption.
Selon les services de Roberta Metsola, l’Eurodéputée grecque s’est vu retirer ses tâches au sein de l’institution : « à la lumière des enquêtes judiciaires en cours par les autorités belges, la présidente Metsola a décidé de suspendre avec effet immédiat tous les pouvoirs, devoirs et tâches qui ont été délégués à Eva Kaili en sa qualité de vice-présidente du Parlement européen ».
Pour Transparency International, « il ne s’agit pas d’un incident isolé », « depuis plusieurs décennies, le Parlement a laissé se développer une culture de l’impunité (…) et une absence totale de contrôle éthique indépendant ».
Vendredi 8 décembre, Eva Kaili et quatre autres personnes ont été interpellées par la police belge.
Dans cette enquête pour des soupçons de versements « importants » de sommes d’argent par un pays du Golfe, pas moins de seize perquisitions ont été menées.
Ces versements d’argent devaient servir à influencer certaines décisions des Eurodéputés visés.
Samedi, un porte-parole du parquet fédéral belge a confirmé les auditions de cinq suspects, dont le compagnon d’Eva Kaili et cette dernière.
Le parquet fédéral n’a pas révélé de quel pays il s’agit, cependant, une source proche du dossier a évoqué le Qatar.
Un des responsables du gouvernement du pays incriminé a immédiatement réagi samedi auprès de l’Agence France-Presse (AFP) : « toute allégation de mauvaise conduite de la part de l’État du Qatar témoigne d’une grave désinformation ».
Alors que le pays organisateur du mondial de foot est au cœur de nombreuses polémiques, tant sur des questions de droits de l’Homme que sur des questions environnementales, cette affaire vient entacher des efforts énormes de communication pour tenter de redorer l’image du pays du Golfe.