Dakar : soupçons de corruption autour des fonds de riposte Covid-19

Lundi 6 février, Amady Diouf, le procureur de la République de Dakar au Sénégal, a annoncé l’ouverture d’investigations à propos de la gestion du Fonds de riposte pour lutter contre les effets du Covid-19.

Dans son communiqué, le magistrat a indiqué que les enquêtes seront dirigées par la division des investigations criminelles de la police judiciaire, pour des soupçons de « corruption et d’abus de fonction ».

Cette annonce intervient quelques heures après le dépôt de plainte effectué par le collectif « Sunu milliards dou ress », « Nos milliards ne vont pas disparaître ».

Cette plainte, qui regroupe plus de cent signatures de personnalités sénégalaises, réclamait l’ouverture d’une information judiciaire.

En effet, des manifestations ont eu lieu à Dakar depuis la publication d’un rapport de la Cour des comptes à la mi-décembre.

Il est question de plus de 740 milliards de francs CFA, l’équivalent de plus de 1,1 milliard d’euros, financés par des bailleurs internationaux et par Dakar, alloués à la lutte contre le Covid-19.

Cependant, des « fautes de gestion et des infractions pénales », « surfacturations, absences de justificatifs, conflits d’intérêts », frais sans rapport avec la pandémie, le tout estimé pour près de 20 milliards de francs CFA (environ 30 millions d’euros), a précisé l’institution dans son rapport.

Lundi, Guy Marius Sagna, membre de l’opposition et secrétaire national exécutif de Frapp-France Dégage, a déclaré : « c’est tout simplement scandaleux, irrespectueux pour les citoyens sénégalais qui vivent dans la pauvreté et pour les citoyens de pays donateurs que de considérer comme quantité négligeable ces milliards volés ».

Pour Aliou Sané, le coordinateur du collectif citoyen Y’en a marre, « ces détournements de milliards ont eu une incidence sur la vie de milliers de Sénégalais. On nous parlait de restrictions budgétaires et au même moment, des personnes au pouvoir à qui on avait confié la gestion des ressources se remplissaient les poches avec de l’argent qui auraient pu sauver des vies ».

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