Mercredi 28 octobre, le parquet d’Ankara a annoncé l’ouverture d’une enquête à l’encontre de « Charlie Hebdo ».
Cette annonce fait suite à la publication dans la soirée du mardi de la couverture du nouveau numéro de l’hebdomadaire satirique.
En effet, le président turc Recep Tayyip Erdogan y est représenté en slip, une canette à la main tandis qu’il soulève la robe d’une femme voilée de l’autre.
Dans la matinée, la direction de la communication du président turc avait condamné avec « la plus grande fermeté » cette publication, « les actions judiciaires et diplomatiques nécessaires seront entreprises contre ladite caricature ».
Dans un discours fait à Ankara, le président Erdogan a expliqué : « je n’ai pas regardé cette caricature (…) Il est inutile de dire quoi que ce soit au sujet de ces vauriens ».
Il a également précisé : « ma colère n’est pas due à l’attaque ignoble contre ma personne, mais aux insultes contre le prophète ».
Cette nouvelle affaire intervient dans un climat de tensions croissantes entre la Turquie et la France.
La veille de la publication de « Charlie Hebdo », le président turc avait appelé à boycotter les produits français.
Il reproche à Emmanuel Macron d’avoir exprimé son soutien aux caricatures du prophète pendant l’hommage rendu à Samuel Paty, ce professeur décapité le 16 octobre pour avoir montré ces caricatures à des élèves.
Quelques jours avant, Paris rappelait son ambassadeur en poste à Ankara après les déclarations du président Erdogan sur la « santé mentale » d’Emmanuel Macron.
Au micro de franceinfo, l’ancien président de la République François Hollande s’est questionné : « les comportements agressifs de la Turquie posent le problème de (sa) présence dans l’Alliance atlantique ».
Dans la soirée du mercredi, doit se dérouler le match retour en Ligue des Champions entre le Basaksehir, club de football favori du président turc, et le PSG, un match particulièrement politique…