Roger Lumbala maintenu en détention à Paris

Mardi 19 janvier, la cour d’appel de Paris a rejeté la demande de remise en liberté de Roger Lumbala, ancien chef de guerre congolais.

L’homme âgé de 62 ans avait été arrêté fin décembre 2020 à Paris.

Le 2 janvier, il a été mis en examen pour « complicité de crimes contre l’humanité » et « participation à un groupement formé en vue de la préparation de crimes contre l’humanité ».

Présent à l’audience, qui s’est tenue à huis clos devant la chambre d’instruction de la cour d’appel de Paris, la demande de libération sous contrôle judiciaire de Roger Lumbala a été rejetée.

Pour justifier cette décision, la justice avait déjà évoqué le risque de fuite à l’étranger vers le Canada ou le Kenya notamment, où vivent deux des enfants de l’ancien seigneur de guerre.

Ses avocats, Me Antoine Van Rie et Me Roxane Best, avaient expliqué : « un statut sous contrôle judiciaire ou un bracelet électronique seraient largement suffisants ».

Ses défenseurs ont également déclaré : « il conteste formellement avoir été à la tête des forces armées qui ont commis les exactions et l’enjeu sera d’établir la chaîne de commandement dont laquelle il prétend n’avoir eu aucun rôle ».

Les faits reprochés à Roger Lumbala remontent au début des années 2000, quand il a pris la tête d’une faction rebelle armée, le Rassemblement congolais pour la démocratie-nationale (RDC-N), au cours d’une guerre régionale au nord-est de la République démocratique du Congo.

Peu nombreux, les rebelles du RDC-N sont cependant accusés d’avoir commis des massacres aux côtés de la branche armée du Mouvement de libération du Congo (MLC), dirigé par Jean-Pierre Bemba, un autre chef de guerre.

Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme des Nations unies avait rédigé, dans le « rapport Mapping », des accusations de massacres à l’encontre de ces deux mouvements armés.

Pour la période de 1993 à 2003, le rapport établit 617 crimes graves, sans toutefois nommer les auteurs présumés des faits.

Il est question de « viol comme tactique de guerre », de cannibalisme ou encore des « organes de certaines de leurs victimes comme trophées de guerre (…) montrés à la population ».

L’arrestation et le placement en détention de Roger Lumbala avaient été salué par le Prix Nobel de la paix 2018, Denis Mukwege, qui note « un pas important pour la justice internationale ».

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