Affaire Paul Bismuth : Sarkozy condamné en première instance

Lundi 1er mars, l’ancien chef d’État français Nicolas Sarkozy a été condamné par le tribunal correctionnel de Paris dans le cadre de l’affaire Paul Bismuth.

Ainsi, l’ex-président de la République a été reconnu coupable de trafic d’influence et de corruption.

Il a écopé d’une peine de trois ans de prison, dont un an ferme.

Sans demande d’exécution provisoire de la part du tribunal, le condamné a tout de même pu quitter le palais de justice, sans le moindre commentaire ni déclaration.

En effet, Me Jacqueline Laffont, son avocate, a immédiatement annoncé se pourvoir en cassation, ce qui suspend de facto l’exécution de la peine.

En outre, elle a regretté ce « jugement extrêmement sévère » et « totalement injustifié », son client « est calme mais déterminé à poursuivre la démonstration de son innocence ».

Cependant, cette affaire Paul Bismuth vaut à Nicolas Sarkozy sa première condamnation judiciaire, qui fait de lui le second ex-chef d’État à être reconnu coupable sous la Vème République.

Les faits en question dans ce dossier remontent à 2014.

La justice reproche à Nicolas Sarkozy d’avoir essayé d’obtenir des informations confidentielles auprès de Gilbert Azibert, magistrat à la Cour de cassation.

En contrepartie, le prévenu s’était engagé à aider le magistrat à obtenir un poste prestigieux à Monaco.

Les enquêteurs avaient intercepté des échanges téléphoniques entre l’accusé et son avocat.

Nicolas Sarkozy et cet avocat disposaient de deux appareils prépayés acquis sous le nom de « Paul Bismuth ».

La 32ème chambre du tribunal a bien évoqué un « pacte de corruption » liant les trois prévenus, Gilbert Azibert, Nicolas Sarkozy et son avocat Me Thierry Herzog : « la preuve du pacte de corruption ressort d’un faisceau d’indices graves, précis et concordants résultants des liens très étroits d’amitié noués entre les protagonistes ».

Christine Mée, la présidente de la 32ème chambre correctionnelle de Paris, a précisé que Nicolas Sarkozy, « garant de l’indépendance de la justice, s’est servi de son statut d’ancien président pour gratifier un magistrat ayant servi son intérêt personnel ».

Dans ce dossier, Thierry Herzog a été reconnu coupable des chefs de corruption active ainsi que violation du secret professionnel.

Il a écopé d’une peine de trois ans de prison dont deux avec sursis, assortie d’une interdiction d’exercer pendant cinq ans.

Gilbert Azibert a également été reconnu coupable de recel de violation du secret professionnel et de corruption passive.

Il a été condamné à une peine de trois ans de prison dont un an ferme.

Dans le jugement, le tribunal déclare : « les délits ont porté gravement atteinte à la confiance publique en instillant dans l’opinion publique l’idée selon laquelle les procédures devant la Cour de cassation ne procèdent pas toujours d’un débat contradictoire devant des magistrats indépendants mais peuvent faire l’objet d’arrangements occultes destinés à satisfaire des intérêts privés ».

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