Affaire Méric : condamnations à 5 et 8 ans de prison en appel

Vendredi 4 juin, la cour d’assises de l’Essonne a prononcé des peines de cinq et huit ans de prison à l’encontre des deux militants d’extrême droite dans le cadre de l’affaire Méric.

Clément Méric, militant antifasciste, avait été tué au cours d’une bagarre avec des skinheads à Paris le 5 juin 2013.

Au cours de réquisitoire, Philippe Courroye, l’avocat général, avait déclaré : « si la rencontre est fortuite, le dossier démontre que la mort de Clément Méric n’était pas le fruit du hasard, il y a eu une montée en puissance et une forme de haine ».

Il a également expliqué que les deux prévenus « ne sont pas jugés parce qu’ils sont ou ont été skinheads, mais qu’on le veuille ou non, dans l’enchaînement des faits, en toile de fond il y a un carburant inquiétant, celui du sectarisme, de l’ostracisme, de l’exclusion de celui qui ne pense pas comme nous ».

Sur cette « idéologie toxique », il a précisé : « j’ose espérer que vous avez pris vos distances avec cette idéologie mortifère », la mort de l’étudiant âgé de dix-huit ans était « absurde » et « évitable ».

Esteban Morille, 28 ans, avait reconnu être l’auteur des coups mortels dans l’affaire Méric, mais il plaidait la légitime défense, qui n’a pas été reconnue par les assises.

Le jeune homme a écopé d’une peine de huit ans de prison, « c’est une peine moins lourde (…) mais c’est une décision très amère pour la défense » et « difficile à comprendre sur le plan de la vérité », selon Jérôme Triomphe, l’avocat du condamné.

Il avait déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) : « les passions politiques d’en face, la pression médiatique et surtout la pression idéologique de ceux qui s’étaient déjà attaqués à eux, ont été trop fortes ».

Le deuxième prévenu, Samuel Dufour, a été condamné à une peine de cinq ans de prison : « c’est une affaire dans laquelle nos clients se sont défendus d’une agression extérieure, mais il était sans doute trop difficile pour la cour et les jurés de dire la vérité dans ce procès tellement symbolique », a commenté Grégoire Etrillard, l’avocat du second condamné.

Pour Cosima Ouhioun, l’avocate de la famille de la vitime, « Clément Méric a été victime d’une agression par des bras armés par des poings américains, mais aussi par une idéologie violente qui a été un poison tant pour les accusés que pour les victimes ».

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