
Mercredi 24 novembre, trois hommes ont été reconnus coupables du meurtre d’Ahmaud Arbery, un jeune joggeur afro-américain, par un tribunal à Brunswick (état de Géorgie).
En février 2020, la victime avait été poursuivie par les trois hommes, tous blancs, avant que l’un d’eux ne l’abatte de plusieurs coups de fusil.
Il a fallu plus de onze heures aux douze jurés, dont un seul Afro-Américain, pour prendre cette décision unanime.
Joe Biden, le président des États-Unis, a réagi à ce verdict dans un communiqué, reconnaissant qu’il y a encore « beaucoup de travail », « si le verdict de culpabilité reflète que notre système judiciaire fait son travail, en soi, cela ne suffit pas. Nous devons à la place nous réengager à construire un futur d’unité et de force partagée, où nul ne craindra de subir de la violence en raison de la couleur de sa peau ».
Plusieurs manifestants présents devant le tribunal ont salué ce verdict et scandé le nom de la victime.
Le pasteur Al Sharpton, personnalité importante de la lutte pour les droits civiques des Afro-Américains, qui était devant le tribunal, a affirmé « oui, les vies noires comptent ».
Dans un communiqué, l’American Civil Liberties Union (ACLU) a également salué ce jugement, soulignant que la vraie difficulté sera d’établir une société dans laquelle les Afro-Américains et les Blancs pourraient vivre ensemble sans avoir peur de la violence raciste.
Les faits en question remontent au 23 février 2020 dans cette ville du sud-est du pays.
Ahmaud Arbery avait été pris en chasse par Travis McMichael, l’auteur des coups de feu mortels, Gregory McMichael, le père du meurtrier, et William Bryan, leur voisin.
Après une altercation, le jeune homme noir a été tué par arme à feu.
Linda Dunikoski, la procureure, avait expliqué dans son réquisitoire, que les mis en cause ont décidé « sur un coup de tête » de poursuivre Ahmaud Arbery « parce qu’il était noir et qu’il courait dans la rue », « ils lui ont fait peur » tandis que la victime n’avait rien fait d’autre « que courir pour s’échapper pendant cinq minutes ».
Alors que leur peine devrait être annoncée dans les jours à venir, les trois hommes seront jugés à nouveau au niveau fédéral en février 2022 au motif de « crime raciste ».