Affaire de Rudy : perpétuité pour ses meurtriers

Vendredi 10 décembre, la cour d’assises des Bouches-du-Rhône a condamné les deux accusés dans l’affaire de Rudy, un adolescent de 15 ans tué dans un règlement de compte à Marseille, à la perpétuité.

Ces condamnations sont assorties d’une mesure de sûreté d’une durée de vingt-deux ans, comme l’avait requis le parquet.

Pour Christophe Raffin, l’avocat général, il était nécessaire d’appliquer une « peine d’élimination sociale définitive » au vue de ce « massacre » : « l’exécution d’un jeune de 15 ans entravé, tué d’une balle dans le thorax et achevé comme un chien ».

La jeune victime était impliquée dans un trafic de stupéfiants. L’adolescent aurait été victime d’une rumeur qui lui aurait coûté la vie.

Le magistrat a précisé que dans l’affaire de Rudy, « c’est le premier dossier où l’on s’en prend directement de cette façon à un mineur de 15 ans ».

Au cours de ce procès, l’accusation s’est appuyée sur le témoignage de Nourdine, un ami de la victime, qui a vu les deux accusés amener Rudy, main sur l’épaule.

« À partir de là, il n’a plus été que dans un tunnel qui l’a amené à la mort. Son sort était scellé par ceux que désigne Nourdine », a relaté l’avocat général.

Ainsi, les jurés de la cour d’Aix-en-Provence ont suivi les réquisitions du magistrat.

Dans l’affaire de Rudy, ce témoignage fait figure d’exception, l’omerta étant habituelle autour les règlements de compte dans la cité phocéenne.

Roch Lusinchi, l’avocat d’un des accusés, a plaidé : « c’est plein de doutes, on n’a pas d’éléments, pas de certitudes », « qui l’a conduit sur les lieux ? Qui a tué ? Qui a mis le feu ? On vous demande une peine d’élimination sur des choses aussi fragiles ».

Philippe Jacquemin, le défenseur du second accusé,a également plaidé la relaxe pour son client : « c’est la vacuité en termes de preuves. On est dans le délire, dans les incantations d’une petite bande de copains ».

Tout au long du procès, les deux accusés ont clamé leur innocence.

L’un d’eux, déjà condamné à trente ans de prison au cours des trois années passées, a demandé aux jurés de ne pas le « juger par rapport à (sa) réputation », « je n’ai aucun motif de tuer quelqu’un, j’ai déjà pris trente ans, alors une peine de plus ! Mais je ne peux pas avouer pour faire plaisir ».

Les deux accusés ont annoncé leur intention de faire appel.

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