Selon plusieurs médias locaux, dimanche 26 mars, le parquet a requis une peine de cinq ans de prison à l’encontre du patron de presse algérien Ihsane El-Kadi, en détention depuis la fin de l’année dernière.
Le verdict du tribunal de Sidi M’hamed, situé dans la capitale algérienne, sera rendu le 2 avril prochain, d’après les mêmes sources.
Ihsane El-Kadi a été placé en détention le 29 décembre 2022, il est accusé de « financement étranger de son entreprise ».
Le prévenu est à la tête de la station de Radio M et du site d’information Maghreb Emergent.
Ces deux médias indépendants sont critiques envers le pouvoir algérien en place.
Dans ses réquisitions, le parquet a réclamé la saisie des « biens et fonds » de Ihsane El-Kadi, une peine assortie d’une amende de 700 000 dinars, environ 4 800 euros, ainsi qu’une interdiction d’exercer pour une période de cinq ans.
Son entreprise, Interface Média, qui édite Maghreb Emergent et Radio M, encourt une saisie des « biens et matériels » ainsi qu’une amende d’un montant de dix millions de dinars, ce qui correspond à plus de 68 000 euros.
Au cœur de cette affaire, l’article 95 bis du Code pénal du pays, qui prévoit une peine de cinq à sept ans d’emprisonnement pour « quiconque reçoit des fonds, un don ou un avantage… pour accomplir ou inciter à accomplir des actes susceptibles de porter atteinte à la sécurité de l’État, à la stabilité et au fonctionnement normal de ses institutions, à l’unité nationale, à l’intégrité du territoire, aux intérêts » de la nation algérienne.
Ainsi, le prévenu est accusé « d’avoir reçu des sommes d’argent et des privilèges de la part de personnes et d’organisations dans le pays et à l’étranger afin de se livrer à des activités susceptibles de porter atteinte à la sûreté de l’État et sa stabilité », selon la Cour d’Alger.
Cependant, il a encore de nombreux soutiens, comme le démontre la pétition lancée par Reporter sans frontières pour le libérer, et qui a obtenu plus de 10 000 signatures.
